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18 août 2012

Les manigances du programme CHARC d’étude des requins à la Réunion....

Une 3ème attaque mortelle de requin sur un surfeur est survenue ce 22 juillet à la Réunion, et aujourd’hui un surfeur s’est fait arracher la main et le mollet. Tous ces morts et blessés en moins de 18 mois place l’île intense en première position des destinations les plus dangereuses du monde pour les attaques de requins. Les requins tigres et les requins bouledogues sont en cause, et si des millions de requins sont tués tous les ans pour leurs ailerons, ces 2 espèces ne sont en revanche pas protégées.

Combien y a-t-il de requins tigres et bouledogues dans les eaux réunionnaises ? Pourquoi y a-t-il plus d’attaque ces derniers temps ? Les interprétations vont bon train, et les scientifiques, ayant pourtant touché 700.000 depuis 1 an de l’Etat pour répondre à ces questions, ne fournissent toujours pas le moindre début d’explication… 

Les pêcheurs traditionnels réunionnais, à qui l’on donne rarement la parole, ont cependant leur idée. Selon eux, les requins tigre et bouledogue ne sont plus péchés à la Réunion depuis plus de 30 ans par risque potentiel (et non avéré) de la maladie Ciguatera. Les populations de ces 2 espèces seraient donc en forte augmentation (un calcul rapide et très approximatif de 1 requin péché tous les 2 jours à l’époque conduirait à une augmentation de la population de 900 requins en 5 ans). De nouveaux individus de requins tigres et bouledogue pourraient même être arrivés en suivant des bateaux senneurs, et attirés par les déchets de la ferme aquacole et les ravines, protégés par la réserve naturelle, se seraient sédentarisés près des côtes. Un petit groupe d’environ 5 requins a été observé à plusieurs reprises. Les apnéistes corroborent ces savoirs et ont filmé une population tout près des côtes. Toujours selon les pêcheurs traditionnels, ce serait le même requin, la même bête, qui aurait causé les 3 attaques mortelles… Peut-on décemment, en ayant connaissance de telles informations, faire autre chose que prélever ces quelques individus sédentarisés ?

Les scientifiques de l’Institut de Recherche et de Développement (IRD) essaient pourtant de nous convaincre jusqu’à s’en contredire que contrairement à ce qu’annoncent tous les ouvrages de biologie, les recherches dans l’atlantique et le pacifique, ces requins ne seraient pas complètement sédentaires, mais « de passage régulièrement », et une autre fois, ils « iraient vers le Sud »… Sur quelles références, quelle méthodologie, quels chiffres et quelles analyses statistiques s’appuient-ils pour arriver à ces conclusions ? Mystère, désinformation et manque de transparence…

Car il n’a jamais été question « d’éradiquer » ou « d’exterminer » les requins. Les usagers de la mer demandent bien au contraire une gestion globale, raisonnée et respectueuse de l’écosystème marin, duquel l’Homme et ses activités sont partie prenante. Mais est-il pertinent d’avoir constitué une réserve naturelle en pleine station balnéaire ? Pourquoi cette réserve marine et surtout le programme CHARC de l’IRD dont Marc Soria est le responsable, refusent de considérer dans leur étude à 700.000 euros les possibles effets de la pêche industrielle et des déchets relâchés par la ferme aquacole gérée par l’ARDA ? Serait-ce parce que l’Institut de Recherche et de Développement (IRD) est justement en contrat avec cette même ferme aquacole (qui ne fonctionne que grâce à des subventions), qui fait également partie du comité scientifique de la réserve naturelle ?

Tout au long de cette crise requin à la Réunion, les surfeurs et les usagers de la mer ont cristallisé les haines et les rancœurs, laissant le champ libre aux manigances de CHARC et de l’ARDA. Il serait maintenant temps que journalistes, politiques et associations écologiques s’intéressent aux conflits d’intérêt et au clientélisme de ces institutions…

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Commentaires
J
Intéressante cette analyse. Qui en est l'auteur? Effectivement, l'expérience des pêcheurs locaux et leur point de vue mériteraient d'être mieux pris en considération, ainsi que l'impact des activités nouvellement implantées sur les côtes - ou celui de la pêche qu'on ne pratique plus pour réguler les populations de requins.
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